Design : une évolution (trop ?) discrète
C’est l’un des poids lourds du segment des limousines et grosses berlines de luxe : à ce titre, l’A8 se doit de présenter un look à la hauteur de sa réputation. En fait de révolution esthétique, ce sont plutôt des retouches qu’elle s’offre.
A l’instar de la Classe S, l’A8 impressionne d’abord par sa monstrueuse calandre hexagonale Single Frame à rayons chromés horizontaux, encadrée par des feux Matrix inédits. Mais pour le reste, elle garde des lignes toutes en sobriété.
Cet équilibre est d’une efficacité redoutable depuis les débuts de l’A8 : elle est élégante sans tomber dans un excès de mauvais goût, certes. On apprécie en outre sur ce nouveau millésime l’ajout de la technologie OLED sur les optiques arrière reliées par un jonc chromé. Mais somme toute, le design de la limousine aux anneaux évolue presque trop discrètement. On aurait aimé une mouture un peu moins conventionnelle. Au catalogue, l’A8 reste disponible en version châssis court ou châssis long, comme la Série 7.
Cockpit entièrement revu : la vie de château
A l’intérieur, l’A8 offre un tel niveau de sophistication qu’elle ferait presque passer ses concurrentes pour des débutantes. Elle dispose d’un cockpit complètement redessiné, à la fois futuriste et plein de cachet. Elle se débarrasse notamment de ses boutons : une instrumentation digitale remplace le tableau de bord et deux dalles tactiles (une pour les commandes multimédia et navigation, une autre pour les réglages du confort à bord) prennent place au milieu de la planche de bord.
L’ordinateur de bord est doté d’une intelligence artificielle. Toutes les fonctionnalités de conduites peuvent donc être commandées d’un glissement de doigt ou d’une demande formulée à voix haute. L’ergonomie s’en trouve évidemment grandement améliorée, mais en réalité, c’est toute l’expérience qui est transformée avec cette cinquième génération, et ce, dès le premier contact avec ce modèle : la voiture télécommandée peut sortir du garage toute seule, et une fois assis à bord, le contact mis, les buses d’aération rectilignes s’ouvrent également en toute autonomie.
Les gadgets sont légion dans l’habitacle, et l’espace n’est évidemment pas un problème, aussi bien à l’arrière qu’à l’avant. Le confort non plus, avec des sièges cuir de compétition, réglables dans tous les sens, chauffants, ventilés, massants… En bref, impossible pour nous de mettre le doigt sur un défaut de standing, même ridicule !
Equipement : la reine incontestable
Faire une liste exhaustive de tous les équipements (une cinquantaine au bas mot) de l’A8 serait un défi long et fastidieux. En voici quelques spécimens de série et en option : Virtual Cockpit HD, reconnaissance des panneaux de signalisation, luxueux système audio Bang & Olufsen 3D, pare-soleil avant et arrière automatiques, affichage tête haute, toit ouvrant panoramique, WiFi, TV, recharge de smartphone par induction, sans parler de la petite tablette amovible à l’arrière permettant de régler toutes les fonctionnalités de confort et de divertissement. Il est même possible de s’offrir une option massage de pieds ! Pas de doute, le standing est au rendez-vous.
C’est simple : il ne lui manque rien ! De quoi justifier un ticket d’entrée à 92 600 €. La monstrueuse berline est disponible en trois niveaux de finition : A8, Avus (à partir de 106 700 €) et Avus Extended (112 300). Simple, clair, explicite. A titre de comparaison, on trouve chez Mercedes deux palier Executive (à partir de 91 500 €) et Fascination (à partir de 100 500 €) pour la Classe S, tandis que chez BMW, on fonctionne plutôt par pack d’équipement, avec une Série 7 d’entrée de gamme à 94 550 € (+ 13 000 € pour la finition Exclusive sans compter les options).
En version limousine en revanche, les tarifs de départ de la Série 7 et de l’A8 se rejoignent : 100 550 € pour la première, 100 500 € pour la seconde. Une compétition qui s’avère donc serrée au vu du pouvoir d’achat de la clientèle ciblée. Néanmoins, nous sommes agréablement surpris de voir que, malgré sa technologie plus avancée que celles de ses rivales, l’Audi affiche le meilleur rapport équipement-prix.
Conduite : (un peu trop) en avance sur son temps
Etant donné que la clientèle du segment dispose généralement d’un chauffeur, nous avons scindé l’essai en deux parties, afin de pouvoir vivre l’expérience A8 à l’avant comme à l’arrière.
Sous le capot, des motorisations puissantes : un 50 TDI de 286 ch et un V6 55 TFSI de 340 ch, associées à une boîte auto tiptronic et à une transmission intégrale quattro, toutes deux de série. En outre, Audi a judicieusement dosé l’aluminium, le carbone et le magnésium dans la structure de son vaisseau amiral afin d’en maîtriser le poids et de conserver une maniabilité respectable pour un tel gabarit. Les roues directrices achèvent le travail en réduisant le diamètre de braquage pour plus de facilité lors des manoeuvres. Mais à un tel niveau de perfectionnement, la performance technique n’est même plus le critère le plus observé lors de l’essai.
Si ce paquebot dispose d’un système de conduite autonome de stade 3 fonctionnant jusqu’à 60 km / h, soit la technologie la plus avancée en la matière, ce type de dispositif n’est pas encore autorisé sur le plan législatif en France. Il faut dire que cette limousine est le premier modèle de série à en disposer. Aussi, il était désactivé lors de notre essai. Mais même amputée de ce formidable assistant, l’A8 place la barre très haut sur le plan technique tout en incarnant la prévenance même grâce à ses aides à la conduite dernier cri.
L’immense berline dispose notamment d’un système de suspensions pilotées électromécaniques fonctionnant indépendamment sur chacun de ses essieu, lui permettant d’absorber complètement tous les chocs au niveau des roues, mais aussi de neutraliser le roulis dans les virages, d’anticiper les aspérités de la route grâce aux caméras surveillant l’environnement immédiat de la voiture et de gagner une stabilité absolue en situation d’urgence : plus de plongée en avant lors des freinages brusques, par exemple. Avec en prime une insonorisation irréprochable, les passagers sont donc totalement isolés des aléas de la route, et l’A8 parvient à préserver un niveau de confort incroyable, même pour le segment.
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Le bilan
La dernière des A8 n’est pas la moindre, loin s’en faut : la berline de luxe aux anneaux dispose de tout le nécessaire et du superflu en prime, assurant un confort sans défaut, proposant un standing tout à fait comparable à celui d’une Porsche Panamera et s’offrant une longueur d’avance non négligeable vis-à-vis de la concurrence grâce à sa technologie de pointe en matière de mobilité, et notamment de conduite autonome. Dans sa version la plus haut de gamme, l’A8 est pour l’instant la plus évoluée de son segment.
##onaime##
On aime :
- Le confort à bord
- Le niveau d’innovation
- Le look du cockpit
##onaime##
On aime moins :
- Une évolution esthétique réduite au minimum
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##verdict##
L’Audi A8 obtient une note de 4,17/5
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Avec des notes sur 5 :
##notes##
- Facilité de contrôle 5
- Aides à la conduite 5
- Freinage 5
- Visibilité 4
- Prix d’achat 3
- Consommation réelle 3,5
- Rapport prix-équipement 4
- Facilité de revente 2,5
- Suspensions 5
- Insonorisation 5
- Siège avant et position de conduite 5
- Siège arrière et habitabilité 5
- Puissance et performances 4,5
- Souplesse 5
- Reprises 4,5
- Boîte de vitesses 5
- Précision de la direction 5
- Diamètre de braquage 4,5
- Coffre : volume, accès, forme 4
- Modularité 4
- Ergonomie 5
- Petits rangements 4,5
- Sécurité 4,75
- Budget 3,25
- Confort 5
- Conduite 4,75
- Aspects pratiques 4,3
- Equipements de série de base 4
- Qualité de la finition 5
- Originalité du design 3,5
- Ecologie 3