Une esthétique agréable, mais sans fantaisie
Qu’il ait été loué ou, au contraire, vilipendé pour le design très tranché de sa calandre, le Zafira Tourer présentait au moins une qualité stylistique notable, celle de provoquer des réactions ou, autrement dit, d’afficher un réel charisme. Sur le nouveau Zafira, édition 2016, le bouclier rentre dans le rang, et nous ne pouvons que le déplorer, car s’il peut paraître logique de vouloir uniformiser les codes du design entre les modèles d’une même marque, le fait est que notre première impression visuelle a été celle de faire face à une Astra surélevée.
En outre, comme évoqué précédemment, le genre du monospace est globalement en perte de vitesse – certes, de nouveaux entrants souhaitent encore occuper ce segment de marché (l’Active Tourer de BMW, par exemple), mais cela ne change pas la tendance de fond. Or s’il est un domaine dans lequel les SUV et Crossover puisent une part significative de leur attrait, il s’agit bien du design, et pour espérer inverser la tendance, les monospaces se doivent de combler le fossé qui s’est peu à peu creusé à ce niveau. Vous en voulez une preuve ? Regardez les nouveaux C4 Picasso et Renault Scénic, volontairement en rupture par rapport aux modèles précédents, et qui présentent eux aussi un indéniable charisme. Sur ce point au moins, l’actuel Zafira rate le coche, ce qui risque bien de pénaliser sa carrière commerciale.
Un monospace agréable à conduire, mais sans frisson
Pour mémoire, le cru 2016 du Zafira est davantage un restylage qu’un véritable nouveau modèle et, à ce titre, il ne bénéficie pas encore de la plateforme de la dernière Astra, qui nous avait agréablement surpris par son comportement routier et la sensation de légèreté procurée. Inversement, le Zafira donne une impression de lourdeur – ce qui se confirme à la lecture de la fiche technique, car notre modèle (doté d’une boîte automatique) dépasse allègrement 1,8 tonne à vide. À titre de comparaison, le nouveau Scénic est plus léger de plusieurs quintaux et ses concurrents les plus légers dépassent à peine 1 500 kg.
Dès lors, la puissance de 170 ch, qui nous paraissait au début sympathique, s’avère juste suffisante pour mouvoir ce « gros bébé » en réalisant des dépassements en toute sécurité – et encore, pas si le véhicule est chargé à bloc. Par ailleurs, nous déconseillons la version à boîte manuelle, car les rapports sont très longs, si bien qu’au moment du démarrage, et à moins de faire cirer l’embrayage à chaque feu vert, on ressent un désagréable trou à l’accélération… Si ce problème survient lorsque vous vous engagez sur un rond-point, cela peut vite devenir problématique. Au niveau du confort du châssis, en revanche, rien à dire : c’est tout simplement excellent, et un certain dynamisme a malgré tout pu être préservé. Quel dommage que ce tableau soit assombri par des sièges à l’assise bien trop ferme !
Une très belle modularité, du retard en matière d’équipements high-tech
S’il est bien un point sur lequel le nouveau Zafira met tout le monde d’accord, c’est la facilité avec laquelle il est possible de modifier la configuration de l’intérieur, ainsi d’ailleurs que sur le volume généreux du coffre – qui peut passer de 152 à 1 860 litres, avec un fond plat facilitant les chargements. Tous les sièges arrière sont en effet indépendants et se rabattent en un tournemain grâce à un système très pratique de sangles. Difficile de dire si ce mécanisme est meilleur ou non que celui du Ford S-Max, qui nous avait également séduit par sa modularité, mais il est certain qu’en la matière le Zafira fait figure d’excellent élève. Idem en ce qui concerne le nombre de rangements – les familles vont l’adorer sur ce point.
En revanche, si la planche de bord a été mise à jour avec un écran tactile permettant de réduire le nombre de boutons, les matériaux utilisés ne sont pas d’une aussi bonne qualité que ceux du C4 Grand Picasso, sans même parler de l’Active Tourer. Et si notre version « Elite » haut-de-gamme disposait d’une caméra de recul, de phares Full LED adaptatifs et directionnels, sans oublier de la compatibilité avec l’Apple CarPlay et Android Auto, certains équipements modernes manquent curieusement à l’appel, tels que l’accès sans clé, le Park Assist, ou le chargeur à induction de votre smartphone.
Un tarif acceptable, mais qui n’a rien de particulièrement concurrentiel
La gamme de l’Opel Zafira restylée s’articule autour de trois finitions, Cosmo, Innovation et Elite, et le moins que l’on puisse dire, c’est que contrairement à la nouvelle Astra, le monospace d’Opel n’attire par l’attention par son rapport prix/équipement, ni par le dépositionnement de celui-ci vis-à-vis de la concurrence. Certes, le Zafira peut s’enorgueillir d’une appréciable réputation de fiabilité, mais il semble que cela se soit traduit par une certaine suffisance d’Opel au niveau de la tarification. À plus de 35 000 € pour notre modèle d’essai, on ne peut en effet pas dire que le Zafira soit « donné ». Certes, un Citroën Grand Picasso BlueHDi 150 ch en finition Shine est proposé à un tarif équivalent, mais il offre un style plus avenant, un confort encore plus moelleux et un équipement technologique dernier cri pour ce segment de marché.
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Le bilan
S’il est relativement peu répandu en France, le Zafira reste l’un des monospaces les plus vendus en Europe du Nord, juste derrière le Touran de Volkswagen. Cela se comprend aisément, car il s’agit d’un très bon élève dans sa catégorie, mais dont le châssis commence à accuser le poids des années, et dont le style s’est assagi, quitte à devenir fade au moment même où les clients attendent au contraire une personnalité affirmée. Quant au tarif, il n’est pas suffisamment bas pour compenser ce déficit de charisme, surtout face au nouveau Renault Grand Scénic. Alors, certes, 2017 devrait voir le lancement d’un SUV dérivé du Zafira, mais ce monospace dispose toujours de réels atouts – en matière de modularité, notamment – qu’il est regrettable de ne pas voir davantage mis en avant grâce à un package globalement plus convaincant.
##onaime##
On aime :
- La modularité, qui est vraiment l’une des meilleures du marché
- Le nombre de rangements et le volume du coffre
- L’excellent amortissement
- La consommation raisonnable eut égard au poids
##onaime##
On aime moins :
- Les prix qui n’ont rien de dé-positionnés pour un modèle pourtant en fin de carrière
- La qualité de certains matériaux
- Le poids, qui pénalise les performances
- Le contenu technologique, étrangement en retrait par rapport aux derniers venus sur le marché
##onaime##
##verdict##
L’Opel Zafira restylée 2.0 CDTI de 170 chevaux en version « Elite » obtient une note de 15,3/20
##verdict##
Avec des notes sur 5:
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- Sécurité 4
- Facilité de contrôle 4
- Aide à la conduite 4
- Freinage 3,5
- Visibilité 4,5
- Airbags 4
- Crash-test EuroNCAP 4,5
- Budget 3,5
- Prix d’achat 3,5
- Consommation réelle 3,5
- Rapport prix-équipement 3,5
- Garantie et programme d’entretien 4
- Facilité de revente 3
- Confort 4,5
- Suspensions 5
- Insonorisation 4,5
- Siège avant et position de conduite 3,5
- Siège arrière et habitabilité 4,5
- Conduite 3,5
- Puissance et performances 3,5
- Souplesse 4
- Reprises 4
- Boîte de vitesses 4
- Précision de la direction 3,5
- Diamètre de braquage 4
- Douceur de la direction 4
- Aspects pratiques 4,5
- Coffre, volume, accès, forme 4,5
- Modularité 5
- Ergonomie 4
- Petits rangements 4,5
- Equipements de série de base 3,5
- Qualité de la finition 3,5
- Originalité du design 3,5
- Ecologie 4
##notes##