Un style nettement plus charismatique
De l’imposant logo en losange sur la calandre jusqu’aux superbes feux arrière à LED effilés – allumés en permanence – et sans oublier les plis de nervure sur le capot, la Talisman en impose, et c’est justement l’un des critères essentiels pour les nouveaux acheteurs de ce type de voiture. Par rapport à la Laguna III, sa remplaçante s’avère 15 cm plus longue – frôlant presque la taille de la « défunte » Latitude. Ses 4,85 m la positionnent ainsi avantageusement par rapport à la Passat, par exemple, ou bien encore la Mondeo. Quant au style, il s’inscrit dans la lignée de ceux des derniers modèles Renault, tels que l’Espace V et la Mégane IV. La prise de risque – car il s’agit bien de cela, après l’échec d’une Laguna trop « aseptisée » sur le plan du design – nous apparaît comme payante. Il s’agit en effet d’une voiture distinctive et qui s’apparente à un coupé quatre portes, cette recette ayant fait les beaux jours de la Volkswagen CC notamment.
Un intérieur accueillant, mais à la planche de bord trop peu inspirée

Les dimensions généreuses de la Talisman profitent non seulement aux occupants, qui disposent d’un bien meilleur espace à bord que dans la Laguna III, mais également au niveau du coffre (à malle, et non plus à hayon), car celui-ci affiche une contenance de 608 litres. En outre, les dossiers de la banquette arrière peuvent se rabattre, libérant ainsi plus de 1000 dmᶟ. Quant aux sièges, ils ont clairement fait l’objet d’une réelle attention de la part des concepteurs, car tout en se montrant suffisamment enveloppants, leur assise se révèle très confortable. Sur notre version d’essai, la plus haut de gamme – baptisée Initiale – nous disposions même de sièges chauffants, ventilés et massants. En ce qui concerne les matériaux utilisés, un réel effort a été fait sur tout ce qui est à auteur du regard, et les inserts en imitation bois sont globalement réussis. Cela étant, l’accoudoir fixe (qui ne coulisse pas et ne s’ajuste pas en hauteur), ainsi que les plastiques bas de gamme présents sous le volant, entre autres, dénotent de carences préjudiciables en matière de finition. De plus, le tableau de bord donne la sensation de s’être trompé de voiture et d’avoir pris place dans une Mégane IV. Vu le tarif de la Talisman, son habitacle nous a donc laissé un sentiment pour le moins mitigé.
Un moteur agréable, bien que manquant un peu de souffle

Nous avons pu tester la Talisman avec deux motorisations différentes qui, cumulées, devraient représenter la très large majorité des ventes en France. Il s’agit du 1.6 dCi, proposé en versions de 130 et de 160 ch, avec des couples respectifs de 320 et 380 Nm. En ce qui concerne le dCi 130, il ne s’agit évidemment pas d’un foudre de guerre, mais couplé à une boîte manuelle plutôt bien étagée, il s’en sort avec les honneurs. À vrai dire, nous avions essayé, peu de temps avant, une Passat 2.0 TDI de 150 ch, et la Talisman, bien que moins puissante, nous est apparue tout aussi véloce. En toute transparence, il s’agit de notre version préférée. De fait, bien que le dCi 160 soit encore plus performant, tout aussi sobre (6 litres/100 km) et couplé à l’excellente transmission EDC à double embrayage, il se heurte alors de front avec les Passat TDI 190 et surtout TDI 240. Le manque d’un porte-drapeau du savoir-faire de Renault en tant que motoriste se fait alors encore plus cruellement ressentir.
Un châssis exceptionnel

À condition d’éviter les jantes de 19 pouces, certes sublimes mais déconseillées pour vos lombaires, le compromis trouvé par les ingénieurs châssis de la Talisman, entre tenue de route, sensations au volant, agilité et confort, est tout simplement spectaculaire. Le système 4Control à quatre roues directrices fait, une fois encore, des merveilles, participant à la stabilité dans les grandes courbes et à l’agilité dans les virages en épingle : bluffant ! Il en va de même du système de suspensions pilotées, car si les modes les plus « sages » permettent de longs trajets dans un confort douillet, le mode « Sport » rend la Talisman difficile à suivre sur routes sinueuses, y compris par des berlines germaniques aux moteurs plus puissants. En outre, le ressenti du conducteur se révèle d’un très haut niveau, et c’est le plaisir de conduite qui en ressort vainqueur. Toutefois, un tel châssis fait, là encore, regretter qu’aucun V6 biturbo ne soit disponible…
Un prix somme toute raisonnable

Affichée à près de 41 000 €, en version dCi 160 Initiale, la Talisman n’est pas particulièrement « donnée ». Néanmoins, eu égard à son niveau de puissance et à son équipement généreux, il s’agit en réalité d’une offre tout à fait compétitive par rapport à la Peugeot 508 – et plus encore vis-à-vis de la Passat TDI 190 qui peut avoisiner les 46 000 €. En outre, les prestations délivrées par la Talisman sont en net progrès en comparaison de la Laguna III, et l’écart tarifaire d’une génération à l’autre représente environ 1 000 €, soit une somme très raisonnable.
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Le bilan
La Renault Talisman dCi prouve, à quiconque en doutait encore, que les marques françaises savent toujours concevoir des berlines dans lesquelles il fait bon rouler, que ce soit sur autoroute ou, à l’occasion, sur une nationale sinueuse en montagne. Il n’y a que l’environnement urbain dans lequel, finalement, elles ne sont pas très à l’aise. Cela étant posé, la Talisman nous a littéralement bluffés par le niveau de mise au point de son châssis 4Control, qui donne l’impression d’être tantôt au volant d’une petite sportive sur route tortueuse, tantôt d’une limousine dévoreuse de longues courbes à haute vitesse. Le ressenti est également d’un très bon niveau, ce qui ne gâche rien. En revanche, le principal défaut que l’on peut reprocher à la Talisman – ainsi qu’à ses rivales tricolores – réside, encore et toujours, dans l’absence d’une version porte-drapeau. Au fond, même une concurrente de la Passat GTE avec son système hybride rechargeable nous aurait plu, mais idéalement, nous aurions préféré une « RS », rivale des 340i et autres S4. Pour l’heure, disons que tous ceux qui recherchent une berline pratique, agréable au regard, sobre et efficace, sans chercher la performance ultime, feraient bien de considérer la Talisman. Nous l’aurions même mieux notée encore si Renault avait fait un effort supplémentaire en matière de finition – espérons que ce manque sera corrigé lors du restylage, dans quelques années.

##onaime##
On aime :

  • Le châssis 4Control, ultra-efficace
  • Les sensations au volant
  • Le confort (sauf en 19 pouces)
  • L’équipement, généreux
  • La souplesse et la sobriété du 1.6 dCi (en 130 et 160ch)
  • ##onaime##
    On aime moins :

  • Le manque d’une version « RS »
  • Le confort (en 19 pouces)
  • La finition, trop peu travaillée en-dessous du volant
  • Le manque d’originalité du tableau de bord
  • ##onaime##
    ##verdict##
    La Renault Talisman dCi Initiale obtient une note de 15,7/20
    ##verdict##

    Avec des notes sur 5:
    ##notes##

      Sécurité 4,5

    • Facilité de contrôle 4,5
    • Aide à la conduite 4,5
    • Freinage 4
    • Visibilité 4
    • Airbags 4,5
      Budget 4

    • Prix d’achat 4
    • Consommation réelle 4
    • Rapport prix-équipement 4
    • Garantie et programme d’entretien 3,5
    • Facilité de revente 4
      Confort 4,25

    • Suspension 4
    • Insonorisation 4,5
    • Siège avant et position de conduite 4
    • Siège arrière et habitabilité 4,5
      Conduite 4

    • Puissance et performances 3,5
    • Souplesse 4,5
    • Reprise 4
    • Boite de vitesses 4
    • Précision de la direction 4,5
    • Diamètre de braquage 4
    • Douceur de la direction 4
      Aspects pratiques 4
    • Coffre, volume, accès, forme 4,5
    • Modularité 3,5
    • Ergonomie 4
    • Petits rangements 4
      Equipements de série de base 4
      Qualité de la finition 3
      Originalité du design 4
      Ecologie 3,5

    ##notes##