Alcantara : victime de son succès ?
L’Alcantara est le nom donné à une matière synthétique produite à partir de 60 % de polyester et 40 % de polyuréthane. On doit sa conception à une petite société italienne, créée en 1972 à Nera Montoro en Ombrie. L’entreprise homonyme est propriétaire de la technologie de production et garde le monopole.
Depuis trois ans, l’Alcantara n’a cessé de gagner en popularité. La demande ayant explosé, l’usine n’est plus en mesure de suivre et de répondre favorablement à tous les clients. En effet, son patron déclare être contraint de refuser environ 20 % des commandes. Le secteur automobile est directement concerné étant donné qu’il représente 80 % du chiffre d’affaires de la société. Parmi les constructeurs historiques qui se fournissent chez Alcantara, on trouve notamment Lamborghini, qui habille la plupart de ses habitacles de ce tissu.
Pour faire face à la crise, le fabricant prévoit un investissement conséquent. Il souhaite injecter 300 millions d’euros dans l’amélioration de ses capacités de production. En attendant l’effectivité de ce plan d’action, les constructeurs devront-ils se passer d’Alcantara ?
Les avantages de l’Alcantara
Si l’Alcantara est un tissu très prisé dans le monde automobile, il en va de même pour d’autres secteurs. On en trouve dans la mode, l’ameublement, les coques de smartphone ou encore les yachts. Sa popularité croît dans tous les domaines. Mais pourquoi cette matière plait-elle tant ?
Elle offre une excellente alternative au cuir et au daim. Douce comme ce dernier, elle est facilement personnalisable et profite d’un poids plume. C’est un argument de taille pour les constructeurs automobiles. Lamborghini, notamment, a déjà déclaré avoir gagné plusieurs kilogrammes sur ses supercars en utilisant de l’Alcantara. Sur le marché des bolides, chaque kilo économisé est précieux.
Le processus de fabrication du tissu est complexe et demande un savoir-faire précis. Cela donne un matériau très solide, qui résiste à l’usure et aux déchirures. De plus, l’Alcantara a l’avantage de ne générer aucune émission de dioxyde de carbone lors de sa production. Avec tous ces arguments, la société italienne a encore de beaux jours devant elle.